Rue des Pistoles

Publié le par leprofesseur

A vous d'enrichir ce récit en ajoutant, chaque fois, six à huit lignes qui correspondent aux consignes données entre parenthèses.
 
 
PROLOGUE
Rue des Pistoles,
vingt ans après.
 
   Il n'avait que son adresse. Rue des Pistoles, dans le Vieux Quartier. Cela faisait des années qu'il n'était pas venu à Marseille. Maintenant il n'avait plus le choix. (retour en arrière)
   On était le 2 juin, il pleuvait. Malgré la pluie, le taxi refusa de s'engager dans les ruelles. Il le déposa devant la Montée-des-Accoules. Plus d'une centaine de marches à gravir et un dédale de rues jusqu'à la rue des Pistoles. Le sol était jonché de sacs d'ordures éventrés et [...] (description)
   De la rue des Pistoles, peut-être l'une des plus étroites, il n'en restait plus que la moitié, le côté pair. L'autre avait été rasée, ainsi que les maisons de la rue Rodillat. À leur place [...] (description)
   Il était trop tôt, il le savait. Mais il n'avait pas envie de boire des cafés dans un bistrot, en regardant sa montre, à attendre une heure décente pour réveiller Lole. [...]  (anticipation)  Dès qu'elle ouvrit la porte, il se dirigea vers l'unique fauteuil de la pièce, comme si c'était son habitude. Il caressa l'accoudoir de la main et il s'assit, lentement, en fermant les yeux. C'est seulement après qu'il la regarda enfin. Vingt ans après. (retour en arrière)
   Elle se tenait debout. Droite, comme toujours. Les mains enfoncées dans les poches d'un peignoir de bain jaune paille. La couleur donnait à sa peau un éclat plus brun qu'à l'accoutumée et mettait en valeur ses cheveux noirs, qu'elle portait maintenant courts. Ses hanches s'étaient peut-être épaissies, il n'en était pas sûr. Elle était devenue femme, mais elle n'avait pas changé. Lole, la Gitane. Belle, depuis toujours.[...] (portrait)
   Il flottait un parfum de menthe. Il détailla la pièce. Assez vaste, murs blancs, nus. Pas d'étagères, ni bibelots ni livres. Un mobilier réduit à l'essentiel, table, chaises, buffet, mal assortis, et un lit à une place près de la fenêtre. Une porte ouvrait sur une autre pièce, la chambre. [...] (description et jugement du narrateur)
 
Jean-Claude IZZO, Total Khéops, Gallimard, 1995

Publié dans séquences

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